Avec notre correspondant à Sanaa, François-Xavier Trégan
Pour le Yémen, la réponse au terrorisme sera sécuritaire mais aussi religieuse et administrative. Il y a quelques mois, le ministre des Affaires religieuses, Sheik Hamoud al-Suaidy, a inauguré un programme de recensement des milliers d’écoles coraniques implantées sur le territoire, avec la volonté de fermer les établissements jugés les plus radicaux.
Aujourd’hui, les autorités annoncent le durcissement des mesures d’accueil des étrangers qui veulent se rendre au Yémen pour y étudier la langue arabe ou les préceptes religieux. Dorénavant, la délivrance des visas est suspendue et chaque demande devra faire l’objet d’un examen très attentif.
Quelques écoles de tendance « salafiste » sont réputées pour leur discours anti-occidental, à Sanaa mais surtout dans le nord et dans l’est du pays. A l’Institut de langues de la capitale, où a séjourné l’auteur de l’attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit dans la nuit du vendredi au samedi 26 décembre 2009, un enseignant rappelle que Umar Farouk Abdul Mutallab faisait souvent le jeûne et cherchait à accéder au paradis, le plus rapidement possible. Il décrit un étudiant isolé et peu sociable.