Tourisme : Une reprise encore bien timide

Depuis mars 2008 et l’arrêt des vols charters à destination de l’Adrar, la région la plus visitée de Mauritanie, le secteur touristique est sinistré. L’annonce mi-novembre du redémarrage de la desserte hebdomadaire par le tour opérateur Point-Afrique avait suscité un grand espoir chez tous les acteurs du secteur. Mais les enlèvements consécutifs de trois Espagnols le 29 novembre et d’un couple d’Italiens le 18 décembre place d’ores et déjà la saison sous de bien sombres auspices.

Le 20 décembre devait être un jour de fête pour le tourisme en Mauritanie, avec l’arrivée dans l’Adrar du premier charter depuis la suspension des vols en mars 2008. Mais l’enlèvement des trois Espagnols, suivi de celui des Italiens, deux jours seulement avant l’atterrissage, a changé la donne. Et c’est en toute discrétion que 98 passagers en majorité français et belges ont débarqué à Atar pour passer Noël dans le désert.

Malgré la menace terroriste, Point-Afrique a décidé de maintenir la destination, mais avec des aménagements. Selon Maurice Freund, représentant du tour opérateur, tout a été fait pour optimiser la sécurité. Les circuits vers le Ban d’Arguin, trop proche du lieu d’enlèvement des Espagnols, ont été supprimés. Les guides ont été encartés. Pour éviter les faux guides, chaque groupe dispose d’une balise Argos, et un itinéraire prévisionnel est communiqué toute les quarante-huit heures à la gendarmerie.

Pour cette semaine d’ouverture, aucun incident n’a été signalé. Le 27 décembre, les quatre-vingt-dix-huit premiers touristes ont fait place aux 175 suivants, accueillis par le ministre du Tourisme en personne. Mais les professionnels, comme Chebani, directeur de l’agence Pro-service, sont loin de crier victoire.

Au-delà des 45 touristes arrivés dans son campement le 27 décembre, Chebani compte bien quelques réservations pour février. Mais entre les deux et après, rien. « Si on arrive à faire venir 2 000 personnes dans l’Adrar, ce sera bien admet-il.   2 000, ce n’est rien comparé aux 14 000 que la région accueillait en 2006, ajoute- t-il. Mais ce sera le double de l’année dernière ».

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