Avec notre envoyé spécial à Copenhague, Sylvain Biville
Jour J – 2 avant la fin du sommet mondial sur le climat à Copenhague. Un accord contraignant pour enrayer le réchauffement climatique paraît toujours incertain alors que les chefs d’Etat commencent à arriver. Les présidents et Premiers ministres de 192 Etats arrivent progressivement d’ici à vendredi dans la capitale du Danemark. Ce mercredi 16 décembre, les ministres de l’Ecologie et de l’Environnement présents se sont mis au travail pour tenter d’esquisser un accord mondial. Mais le climat reste très lourd.
Connie Hedegaard, la ministre danoise du Climat, c’était un peu la maîtresse de cérémonie ici, celle qui depuis dix jours dirige des négociations particulièrement houleuses. Elle a donc cédé ce mercredi 16 décembre le fauteuil de présidente de la conférence à son Premier ministre, Lars Loekke Rasmussen. « Rien de plus normal », assure-t-on côté danois puisque les pourparlers changent de niveau avec l’entrée en scène des chefs d’Etat et de gouvernement, une quarantaine d’entre eux sont d’ailleurs déjà arrivés à Copenhague alors que la plupart des chefs d’Etat arriveront vendredi.
Il n’empêche que la sortie prématurée de Connie Hedegaard en dit long sur le ressentiment croissant qui s’exprime ici à Copenhague à l’égard de la présidence danoise. A 48 heures de la fin de la conférence, il n’y a toujours pas de texte unique à soumettre aux chefs d’Etat et de gouvernement. « Les négociations sur un accord final n’ont pas progressé d’un iota aujourd’hui. Et tout le monde est sur les nerfs, une journée de perdue, c’est lamentable! », s’est emporté tout à l’heure un négociateur tandis que l’une de ses collègues s’effondrait en larmes.
La délégation parle de « bazar intégral ». La Chine dénonce « un manque de transparence des délibérations » et Tuvalu se désole de voir la conférence « sombrer comme le Titanic ».
Ce que les pays en développement critiquent, c’est une tentative de passage en force des Danois pour imposer un texte trop contraignant pour eux et qui ne prenne pas en compte le laborieux travail préparatoire entamé depuis deux ans.
Le Premier ministre danois s’est d’ailleurs vertement fait rappeler à l’ordre ce matin en séance plénière. « C’est encore rattrapable », nous a confié un élu français tout à l’heure.
Mais le pire serait que Copenhague n’accouche que d’une simple déclaration politique.