Les dirigeants de l’opposition malgache - dont les anciens présidents Albert Zafy, Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, ainsi que l’actuel Premier ministre Eugène Mangalaza – sont à Pretoria, en Afrique du Sud, depuis près d'une semaine. On a appris, ce mercredi matin, à l'hôtel où ils résident, qu’ils vont pouvoir rentrer chez eux. Selon des sources diplomatiques, une décision a été prise de lever l’interdiction de territoire qui pèse sur les membres de trois mouvances. Il se pourrait que cette levée ait un lien avec un communiqué qui était en préparation au Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères. Toujours selon des sources diplomatiques à Pretoria, ce communiqué, rédigé en concertation avec Washington, mentionnait l’éventualité de sanctions internationales contre les autorités d’Antananarivo.
Le porte-parole du président de la Haute autorité de transition n’a pas souhaité confirmer l’information. Andry Rajoelina devrait intervenir à ce sujet à la télévision nationale malgache mercredi soir. Cette décision, si elle est confirmée, devrait ainsi mettre fin à une situation pour le moins cocasse, car la délégation retenue à Pretoria comprend un Premier ministre, deux co-présidents et un ancien chef d’Etat. A l’issue d’une réunion dans leur hôtel, ce mercredi matin, les membres des trois mouvances ont indiqué qu’ils préféraient attendre la confirmation de la levée de l’interdiction, avant de se réjouir.
Il faut noter qu’un certaine solidarité s’est installée entre eux, entre d’ancien ennemis, notamment entre des représentants de Didier Ratsiraka et de Marc Ravalomanana qui étaient là, en bras de chemise, ce mercredi matin. L’un des co-présidents nous a indiqué que cet incident allait néanmoins « rendre compliquée, voire impossible », la gestion et la composition d’une équipe de transition. Il a même ajouté : « Madagascar ne prend pas le chemin de la stabilité ».