Si les maroquins ministériels sont si disputés, ce n’est pas pour entamer de grandes réformes. Ce n’est d’ailleurs pas la vocation d’un régime de transition qui doit se concentrer sur le retour à un ordre constitutionnel, donc organiser des élections. Et c’est là qu’il vaut mieux bien placer ses pions.
Le ministère de l’Intérieur est une arme décisive, mais de manière plus discrète, l’Education nationale et la Santé permettent d’avoir la main sur des dizaines de milliers de fonctionnaires répartis dans tout le pays. Le département de la Communication est également essentiel, étant donné que seules la télévision et la radio nationale émettent sur tout le territoire.
Et puis, il y a l’argent, le nerf de la guerre. On le gère de manière directe au ministère des Finances, mais aussi plus obscurément à celui des Mines, la nouvelle pompe à finance de Madagascar.
Autre grand sujet de débat, la justice. Qu’il n’ait pas confiance en elle ou qu’il ait réellement des choses à se reprocher, Marc Ravalomanana en a fait une priorité. Il tient aussi à récupérer le ministère de la Réforme foncière, d'une part parce qu’il y avait engagé l’un des chantiers les plus importants de ses deux mandats, mais surtout parce que de nombreux dossiers à charge ont été constitués dans ce secteur, contre lui, grand acquéreur de terrains pendant son règne.