Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
Pour la justice chinoise, le dossier est maintenant définitivement clos. Un peu plus d'un an après la révélation de ce trafic de lait frelaté, 21 personnes ont été reconnues coupables. Deux personnes ont été condamnées à la peine capitale et une troisième à la peine de mort avec sursis. Une sanction qui pourrait être commuée en prison à vie.
Les deux personnes exécutées aujourd'hui sont Zhang Yujun, accusé d'avoir produit et vendu 600 tonnes de mélamine aux producteurs de laits entre octobre 2007 et août 2008. Et Geng Jinping, accusé d'avoir livré plus de 900 tonnes de lait à la mélamine aux entreprises laitières.
En revanche, Tian Wenhua, principale responsable de Sanlu, le géant laitier au cœur de ce scandale, a échappé à la peine de mort.
Seulement 21 condamnations
Un an après, ce jugement laisse un goût amer pour toutes les victimes, reconnues ou non : 300 000 enfants ont été hospitalisés et six d'entre eux sont morts selon les chiffres du gouvernement. Aujourd'hui encore, les parents et les avocats de la défense ne s’expliquent pas qu'un tel scandale, mettant en cause plus d'une vingtaine d'entreprises, dont le numero un chinois, n'aboutisse qu'à 21 condamnations. Des hauts fonctionnaires de la province ont dû démissionner, mais ils n'ont pas été jugés.
Pourtant, le scandale avait été étouffé au plus haut niveau, pour ne pas éclater avant les Jeux Olympiques et ternir un peu plus l'image de la Chine.