Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus.
Environ un millier de ses partisans l’attendaient devant le tribunal, des bouquets de fleurs à la main et lui criant « bats-toi ». Un rassemblement sous forte surveillance policière, qui s’est tenu malgré les avertissements de la junte au pouvoir. Une fois devant les juges, Yingluck a parlé durant une heure, parfois combative, parfois les larmes aux yeux.
Elle s’est défendue de toute malhonnêteté ou négligence dans l’application du programme de subvention. Ce programme consistait à acheter le riz aux paysans à des prix très supérieurs à ceux du marché entre 2011 et 2014. Ce qui a provoqué des pertes financières colossales, car le riz n’a pas pu être écoulé sur le marché international.
L’argument clé de l’ancienne cheffe de gouvernement est que cette politique a bénéficié à des millions de riziculteurs thaïlandais, souvent les laissés pour compte dans une société particulièrement inégalitaire. Yingluck a aussi mis en cause directement le chef de la junte et Premier ministre, le général Prayuth Chan-ocha. Elle l’a accusé d’être derrière ce qu’elle considère être un acharnement juridique à son encontre. Une accusation dont le général Prayuth se défend, en s’abritant derrière le principe d’indépendance des juges.