Chine: le nord du pays en alerte pollution pour 5 jours

Alerte rouge à la pollution à Pékin et dans plusieurs autres villes chinoises, la première de cette année. A partir de ce jeudi 16 décembre 20h, 13h à Paris, les municipalités mettent en place la circulation alternée. Les chantiers ont reçu l’ordre de suspendre les travaux de construction, les usines arrêtent leur production. Une vague de brouillard toxique va s’abattre sur le nord de la Chine pendant 5 jours.

Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt

Avec leur masque de protection comme seule arme contre la pollution, les quelques dizaines de milliers d’expatriés de Pékin se préparent à vivre cloîtrés chez eux pendant les 5 jours que durera l’alerte rouge. « Le matin, je regarde une application pour savoir si je dois prendre un masque. A l’intérieur, nous avons des purificateurs d’air, explique une Française expatriée qui a toujours les yeux rivés sur son smartphone pour connaitre heure par heure le taux des PM2.5 dans l’air – ces particules fines, toxiques car elles pénètrent directement dans le sang. Je vis enfermée, je ne sors pas de chez moi et j’interdis à mes enfants de sortir », déplore-t-elle.

Cette expatriée a appris à subir les alertes avec un certain fatalisme, habituée à des taux de pollution qui dépassent de loin le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé. Comme le 3 décembre dernier où l’index de la qualité de l’air affichait une pollution dangereuse, vingt fois supérieure aux recommandations de l’OMS. L’alerte rouge n’avait cependant pas été déclenchée car la municipalité n’est obligée d’agir que si la qualité de l’air reste médiocre pendant plus de 72 heures, la municipalité est obligée d’agir.

Cinq jours d’alerte

C’est le journal télévisé qui a annoncé l’alerte rouge. Pendant 5 jours, les chantiers vont donc suspendre leurs travaux, de nombreuses usines vont fermer, et faire du sport à l’extérieur est déconseillé. Sur le canal « Liangmahe » dans le quartier Chaoyang de Pékin, la saison du hockey sur glace a pourtant commencé et certains joueurs ne se sont pas encore décidés à plier bagage.

« Je fais du sport pour garder la santé, explique Ying Zhi Qiang. Si la qualité de l’air se dégrade davantage, j’arrêterai de jouer dehors. En faisant de l’effort, je respire profondément, et la pollution abimera mes poumons. Je porterai aussi mon masque de protection, mais le mieux sera de rester à la maison. »

L’industrie lourde en cause

Zhang Shiwu enfile lui ses patins à glace en lançant, un brin énervé : « Les émissions des voitures sont une partie du problème. Mais dans les banlieues de Pékin, les gens se chauffent encore au charbon, et puis les mines de charbon de la province voisine du Shanxi sont exploitées à fond. La Chine s’est concentrée à développer son économie. On a beaucoup d’usines chimiques et d’autres producteurs pollueurs. »

Des experts estiment en effet que les mines de charbon et l’industrie lourde dans les provinces aux alentours de Pékin sont à l’origine d’un tiers de la pollution de l’air subie par les 20 millions d’habitants de la capitale.
 

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