De notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Chaque fois que Pékin déroule le tapis rouge pour des chefs d'Etat étrangers, les 20 millions d'habitants de la capitale se frottent les yeux, incrédules d'apercevoir les collines entourant la ville alors qu'ils peinent souvent à deviner les contours du gratte-ciel d'en face.
Les Pékinois se souviennent tous d'avoir vu des avions de chasse survoler la place Tiananmen dans un ciel sans nuages lors de la parade militaire géante en 2015. Ciel bleu azur également lors du sommet Asie-Pacifique Apec un an plus tôt. La recette est simple : les autorités donnent l'ordre à des milliers d'usines de suspendre leur production et limitent la circulation de manière drastique. Une mesure que nombre de villes en Chine ont d'ailleurs copié pour faire bonne figure lors des réunions annuelles du Parti communiste.
Seulement voilà, ce remède n'est que de la poudre aux yeux. Des chercheurs qui ont comparé la qualité de l'air dans 189 localités avant et après ces congrès le prouvent, la pollution revient au galop dès que les moteurs redémarrent, et elle est même pire, car pour rattraper leur retard, les usines accélèrent la production et du même coup l'émission dans l'air de particules nocives.