«Choi Gate»: la présidente Park Geun-hye citée par la justice sud-coréenne

Dernier rebondissement dans la crise politique qui secoue la Corée du Sud. Le parquet soupçonne désormais directement la présidente Park Geun-hye de « collusion » dans un vaste scandale de corruption. Une conseillère occulte de la présidente, Choi Soon-sil, est accusée d’avoir utilisé ses liens avec Park pour soutirer 60 millions d’euros à de grandes entreprises, telles que Samsung ou Hyundai. Ce samedi 19 novembre, un million de manifestants - selon les organisateurs - ont défilé à travers le pays pour exiger la démission de Park Geun-hye.

Avec notre correspondant à Séoul Frédéric Ojardias

L’étau semble se resserrer autour de Park Geun-hye. « Nous estimons que la Présidente a joué un rôle de "collusion" dans une partie considérable des activités criminelles impliquant [ses trois conseillers] », a accusé, devant la presse, le chef du parquet en charge de l’enquête.

Des accusations « imaginaires et basées sur des conjectures », a contre-attaqué l’avocat de Park Geun-hye, qui a ajouté que la présidente – en dépit de ses récentes promesses télévisées – ne répondrait pas aux questions des procureurs. L’avocat a ajouté se préparer à faire face à la commission d’enquête indépendante prévue le mois prochain. Si son immunité présidentielle la protège d’une inculpation, Park Geun-hye peut néanmoins faire l’objet d’une enquête. Son refus d’être interrogée par le parquet lui permet de gagner du temps, mais risque d’aggraver la colère de l’opinion. 74% des Sud-Coréens se disent en faveur d’une destitution par le Parlement.

Trente députés du propre parti de Park soutiennent une telle action. Mais l’opposition hésite encore à lancer une procédure de destitution, car elle n’est pas sûre de remporter les élections qui suivraient.

Partager :