Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Ce samedi 19 novembre, à la tribune, le maire de Séoul appelle à la démission de la présidente. En dépit des expressions de colère, l'atmosphère est plutôt détendue. De nombreuses familles sont venues au complet, comme ce père et ses trois enfants : « Mes enfants apprennent ici quelque chose qu'ils n'apprendront pas à l'école. Et puis, ce sont des manifestations plutôt "festives", différentes des luttes pro-démocratie auxquelles je participais autrefois ! »
Tous les âges, des lycéens aux seniors, défilent ensemble, une bougie à la main. Chacun avec des raisons différentes d'être en colère. Ce vieux monsieur s'exclame : « L'amie de la présidente a fait illégalement admettre sa fille dans une université. Elle a fait nommer vice-ministre un de ses proches. Il n'y a presque aucune affaire dans laquelle elle n'est pas impliquée, c'est inacceptable ! ». Cette lycéenne est sur la même longueur d'onde : « Ce qui me met le plus en colère, c'est que Park Geun-hye n'a rien fait pendant 7 heures, quand le ferry Sewol coulait [avec des lycéens à bord]. Nous vivons dans un pays qui ne protège pas sa jeunesse. »
Un autre homme s'exprime de façon véhémente : « Elle ment, elle ment, elle ment ! Park a promis d'accepter d'être interrogée par le Parquet, mais c'était encore un mensonge ! Mes amis qui ont voté pour elle regrettent et disent qu'ils veulent se couper le doigt qui leur a servi à voter. » Un peu plus loin, une contre-manifestation de soutien à la présidente a été organisée... mais elle n'a réuni que quelques milliers de personnes !