Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Une queue d’une cinquantaine de personnes s’allonge sur le trottoir de Defence Colony, au sud de New Delhi. Ce sont des gardes de sécurité, des cuisiniers ou des domestiques, qui n’ont souvent pas de carte bancaire et ont donc besoin d’échanger le peu de liquide qu’ils ont chez eux.
Sumit est serveur dans un restaurant. Il a pris une journée de congés pour venir. Cela fait quatre heures qu’il attend, et le comptoir est encore loin. Il déclare : « Je n’ai plus d’argent et j’en ai besoin pour acheter à manger pour ma famille. Je vais devoir encore attendre plusieurs heures. Mais je n’ai pas le choix, les distributeurs ne fonctionnent pas. »
L’économie parallèle représenterait 20% du PIB du pays
Chaque personne ne peut échanger que 4 000 roupies, soit 55 euros, pendant cette période de transition. Et retirer 2 000 roupies par jour dans les distributeurs. Mais très peu de ces machines sont opérationnelles car les banques n’ont pas encore reçu les nouveaux billets.
L’économie indienne de base, qui fonctionne surtout en liquide, est donc déstabilisée. Le gouvernement espère toutefois que cela obligera les personnes qui cachent d’importantes sommes en liquide à les déclarer et payer des impôts dessus.
Ceci pourrait rapporter gros : on estime que l’économie parallèle en Inde est équivalente à 20% du PIB du pays, soit environ 400 milliards d’euros.