Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
Convaincre New Delhi des opportunités économiques avec un Royaume-Uni qui aura quitté l'Union européenne, telle est la mission de Theresa May qui entame ce dimanche une visite de trois jours en Inde. Une mission quasi-impossible, estiment de nombreux experts, qui rappellent les nombreuses négociations entre l'Union Européenne et l'Inde sur les accords de libre-échange, qui piétinent depuis 10 ans.
L'Inde entretient pourtant des liens économiques forts avec l'ex-puissance coloniale. Elle reste le troisième plus gros investisseur au Royaume-Uni derrière les Etats-Unis et la France et tient le même rang en terme de création d'emplois. Plus de 100 000 personnes travaillent en effet pour des entreprise indiennes dans le pays. De son côté, le Royaume-Uni est également le troisième plus grand investisseur en Inde.
Mais Theresa May et son gouvernement a peu de chances d'obtenir des concessions de la part de l'Inde, notamment dans des secteurs compétitifs comme les services bancaires, où l'Inde maintient une politique très protectionniste. La politique anti-immigration des conservateurs britanniques risque également de compliquer les négociations. L'Inde tente d'obtenir une augmentation du nombre de visas réservés à ses travailleurs qualifiés, ce que l'Europe à jusqu'à présent refusé.