L’émotion est à la mesure de la tragédie. Sur les images diffusées sur les réseaux sociaux, des dizaines de proches de victimes se sont rassemblés devant les bureaux du gouverneur de la province de Kunduz, ce jeudi 3 novembre. Des familles en pleurs portant les corps sans vie de leurs enfants dans leurs bras. Selon un porte-parole de la police cité par Al-Jazeera, la plus jeune des victimes serait un nourrisson de trois mois.
Les bombes de l’aviation américaine ont saisi les habitants dans leur sommeil. L’opération a eu lieu aux premières heures du jour dans la périphérie de la ville de Kunduz. Dans un bref communiqué, l’Otan confirme avoir mené des frappes aériennes à Kunduz « pour défendre des forces alliées sous le feu ». Une enquête a été ouverte.
Affrontements
Selon les médias afghans, l’intervention aurait été précédée d’affrontements intenses à cinq kilomètres environ du centre-ville. Deux commandants talibans de haut rang ont été tués dans les combats, affirme le chef de la police de Kunduz cité par l’agence Associated Press (AP).
Après le bombardement de l’hôpital de Médecins sans frontières en 2015 qui avait coûté la vie à 42 personnes, cette nouvelle bavure à Kunduz, à quelques jours de l’élection américaine, contribue à dégrader l’image de l’Otan en Afghanistan. « Nous prenons les informations sur la mort de civil très au sérieux », a réagi le général de brigade Charles Cleveland, de la mission « Resolute support » (« Appui résolu ») en Afghanistan.