Raid américain sur l’hôpital de MSF à Kunduz: les survivants demandent justice

Des survivants du raid américain d’octobre dernier sur un hôpital de MSF en Afghanistan réclament un procès public et rejettent les conclusions jugées « insultantes » d'une enquête militaire américaine selon laquelle il n'y a pas eu de crime de guerre. MSF a, de son côté, de nouveau exigé une « enquête indépendante et impartiale ». Le raid américain avait fait 42 morts et 37 blessés dans la nuit du 2 au 3 octobre 2015.

Pour les survivants, les conclusions de l'enquête sont tout simplement inacceptables. Le Dr Esmatullah Esmat, qui était de garde cette nuit-là, décrit le rapport comme une « insulte absolue pour les victimes ». Il exige des procès publics pour éviter que de tels crimes ne se répètent.

Un autre survivant, Zahidullah, cuisinier dans l'hôpital et dont un cousin est mort dans l'attaque demande des compensations pour les proches des victimes et des soins pour les survivants.

Le rapport très attendu de 3 000 pages a conclu que les 16 soldats américains, qui ont écopé de sanctions disciplinaires, ne seraient pas poursuivis en Cour martiale. L'armée américaine admet en effet une série d'erreurs humaines, de ratés techniques, mais précise que les militaires ne savaient pas qu'un hôpital était visé.

Une version vigoureusement contestée par Médecins sans frontières qui rappelle que les coordonnées GPS de l'hôpital étaient parfaitement connues de la coalition et qu'une alerte avait été donnée dès le premier tir, en vain. Les raids s’étaient poursuivis pendant plus d'une demi-heure. MSF exige une enquête « indépendante et impartiale » conduite par une commission internationale humanitaire.

Le gouvernement afghan, qui a mené sa propre enquête, a salué le rapport américain.

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