Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Le bureau du procureur de Séoul est devenu l'épicentre du scandale qui bouleverse la Corée du Sud. Venue se faire interroger, l'amie de 40 ans de la présidente y a été accueillie par une violente cohue de centaines de journalistes et d'opposants en colère.
« J'ai commis un péché mortel, pardonnez-moi », a sangloté Choi Soon-sil. Dans la bousculade, elle a perdu une chaussure de luxe Prada, immédiatement moquée par les réseaux sociaux. A l'issue de l'interrogatoire, les procureurs l'ont placé en détention d'urgence, pour « l'empêcher de détruire des preuves » ou de s'enfuir.
Quel rôle pour la « Raspoutine » coréenne
Choi Soon-sil est la fille d'un gourou et nombre de Coréens la voient comme une intrigante qui prétendrait avoir des pouvoirs chamans ; elle est accusée d'avoir usé de ses liens avec la présidente Park Geun-hye pour jouer un rôle important - dont l'ampleur reste à établir - dans la conduite des affaires de l'Etat.
La présidente Park est dans la tourmente. Son taux d'opinion favorable n'est plus que de 10%. Trois de ses conseillers font l'objet d'une interdiction de sortie du territoire. Et son propre parti se déchire sur la conduite à suivre.