Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Elle est surnommée la « Raspoutine coréenne ». Selon les révélations de la presse, Choi Soon-sil, 60 ans, recevait chaque jour des piles de dossiers confidentiels, réécrivait les discours de la présidente Park Geun-hye et influençait ses décisions, y compris sa politique à l’égard de la Corée du Nord.
Or, cette conseillère de l’ombre n’a ni mandat ni fonction officielle. Elle est la fille du gourou d’une secte, qui a été le « mentor » de Park Geun-hye pendant sa jeunesse. L’homme prétendait pouvoir communiquer avec la mère assassinée de la présidente.
Contrainte de s'exprimer et de s'excuser, la présidente tâche de relativiser
Choi Soon-sil semble être elle aussi « une oracle chamane », déclare - effaré - Woo Sang-ho, président du groupe parlementaire du principal parti d'opposition, le Minjoo, qui s’interroge sur l’influence de ces « prophéties » sur la politique du pays. Choo Mi-ae, présidente de ce même parti, a elle qualifié la Corée du Sud de « terrifiante théocratie ».
Lors d’excuses télévisées ambiguës, Park Geun-hye a seulement reconnu consulter à l’occasion sa confidente. Ce qui n’a convaincu personne. Associations civiques et étudiantes exigent sa démission. Des députés de son propre camp se désolidarisent et demandent une enquête. Sur Internet, le mot impeachment est en tête des moteurs de recherche.
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