Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La Corée du Sud est parfois surnommée la « République Samsung ». L’image de l’entreprise est si liée à celle du pays, et la crainte d’écorner la réputation nationale si forte, que dans la rue, beaucoup s’enfuient dès qu’on sort un micro. Une dame, qui a peur du micro, affirme : « Je suis coréenne, je ne peux pas dire du mal de Samsung ! »
D'autres sont plus loquaces. Kim Mi-kyung, étudiante âgée de 23 ans, déclare : « Il y a des étrangers qui ne savent même pas où est la Corée, mais qui connaissent tout de Samsung. J’ai peur que ce fiasco du Note 7 ne donne une mauvaise image de notre pays. Cela m’inquiète beaucoup. »
« Transmettre son entreprise à ses enfants, c’est la tradition »
Autre sujet d’incertitude : le fils du grand patron, Lee Jae-yong, 48 ans, s’apprête à reprendre les rênes de l’empire familial alors qu’il n’a encore jamais fait ses preuves. M. Lee, retraité âgé de 70 ans, déclare : « La Corée du Sud, ce n’est pas comme les autres pays ! Transmettre son entreprise à ses enfants, c’est la tradition. On ne peut rien y faire... »
Une étudiante rétorque : « Moi, je pense que cette tradition est mauvaise pour le développement des entreprises. [Plutôt qu’un héritier], ce serait mieux de nommer un expert à la tête de Samsung. »
Le chiffre d’affaires global de l’ensemble des filiales de Samsung est équivalent à un cinquième du PIB de la Corée du Sud.