Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Ils ne sont qu’une soixantaine. Ces réfugiés originaires de Birmanie ont souhaité rentrer chez eux, dans l’Etat Karen. Une région située dans l’est de la Birmanie, qu’ils avaient fuie il y a plusieurs décennies lorsque l’armée birmane combattait un groupe ethnique rebelle dans la région. Les militaires avaient alors été accusés de nombreuses violations des droits de l’homme.
Ce premier retour intervient à un moment où, paradoxalement, les conditions de sécurité ne sont pas bonnes dans les zones où certains réfugiés vont se réinstaller. Depuis août, un groupe rebelle karen d’environ 200 combattants mène des actions de guérilla contre l’armée birmane, ainsi qu’une force garde-frontière. Cinq mille personnes ont dû fuir leurs villages dans l’Etat Karen.
Ces nouveaux déplacés n’osent pas rentrer chez eux. Car, disent-ils, leurs terres ont été minées. Le Haut Commissariat aux réfugiés admet que le moment n’est pas très opportun pour organiser le retour des réfugiés. « Ce n’est pas le début d’un grand exode », reconnaît l’organisation. Plus de 100 000 Birmans vivent encore dans neuf camps de réfugiés adossés à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande.