Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Ce sont des dizaines de corps, essentiellement de femmes, d’enfants et de personnes âgées que les secouristes thaïlandais ont trouvé dans les décombres calcinés du camp de Mae Surin, dans la province de Mae Hong Son.
La plupart des personnes sont mortes par asphyxie après qu’un feu de cuisine a déclenché un incendie, lequel a rapidement englouti les centaines de cabanes faites de paille et de bambou. Les résidents du camp, pour la presque totalité des Karens de Birmanie, se sont installés sur les routes environnantes, avec l’aide des matériaux fournis par le Haut- Commissariat aux réfugiés des Nations unies.
Mae Surin est l’un des quinze camps établis il y a plus de vingt ans sur la frontière birmano-thaïlandaise pour accueillir les membres des minorités ethniques fuyant les combats. En tout, ces camps abritent 140 000 réfugiés. Ceux-ci ne peuvent ni travailler, ni quitter l’enceinte de ces camps gardés par l’armée thaïlandaise. Après l’ouverture politique en Birmanie il y a deux ans, les autorités thaïlandaises avaient annoncé leur intention de renvoyer en Birmanie l’ensemble de ces réfugiés, provoquant la vive inquiétude de ceux-ci.
Mais devant la difficulté d’une telle tâche, les protestations de la communauté internationale et le manque de coopération des autorités birmanes, Bangkok semble avoir renoncé provisoirement à ce projet. Il reste que ces dizaines de milliers de réfugiés ne peuvent guère rester ad vitam aeternam dans ces camps précaires et dangereux, comme l’a montré la tragédie de vendredi.