Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Des camions remplis de lits, d'armoires ou de valises, des enfants qui montent dedans, le regard perdu. Des milliers de civils des campagnes du Pendjab et du Cachemire indien ont entamé dès jeudi après-midi un exode préventif : les autorités veulent vider les villages situés à moins de 10 km de la frontière avec le Pakistan.
Ceci au cas où Islamabad déciderait de bombarder cette zone afin de répliquer à l'opération commando indienne de jeudi matin. Certains villageois pourront aller vivre chez des proches. Pour les autres, le gouvernement est en train d'aménager des espaces publics afin d'établir des camps temporaires.
Les paysans étaient les plus réticents, surtout au Pendjab, le grenier agricole du pays, car ils ne veulent pas manquer la récolte du riz qui doit commencer dans 10 jours. Certains ont déjà annoncé qu'ils reviendraient à ce moment, quoiqu'il arrive, pour s'occuper de leurs champs.
Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a convoqué son Conseil des ministres vendredi, avec à l'ordre du jour les tensions dans cette région que les deux frères ennemis se disputent depuis près de 70 ans, et qui traverse depuis juillet un regain de tension.
→ À relire : Le Cachemire, l'histoire d'un territoire déchiré en 12 dates