Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Le moment de l'annonce de cet achat est significatif : dans les 4 derniers jours, une vingtaine de militants pakistanais ont traversé la frontière du Cachemire et un groupe a réussi à pénétrer dans une base militaire indienne, tuant 18 soldats. New Delhi cherche à répondre à ces agressions, et même si l'offensive militaire est périlleuse entre deux pays qui détiennent l'arme nucléaire, l'armée a évoqué la possibilité d'utiliser des avions de chasse pour bombarder des camps de groupes terroristes pakistanais.
Le Rafale pourrait alors s'avérer utile, explique Rumel Dahiya, directeur adjoint de l'Institut d'études et d'analyses militaires de New Delhi : « Le Rafale serait un chasseur capable d'assurer une domination dans les airs. Et aurait les armes pour protéger l'armée contre les autres menaces aériennes de longue distance. Il garderait ainsi le ciel dégagé pour pouvoir s'engager sur le terrain ennemi. C'est le rôle d'un tel chasseur 'multi rôle' ».
Le Pakistan a justement dénoncé mercredi 21 septembre à l'ONU la course à l'armement « sans précédent » de son voisin. L'Inde est en effet le plus grand importateur d'armes au monde sur les 10 dernières années, non seulement à cause de ses besoins stratégiques mais aussi car le pays produit peu sur place. Cela devrait changer à terme ; New Delhi impose maintenant à ses fournisseurs d'investir la moitié de la valeur du contrat dans l'industrie locale, pour être capable à terme de fabriquer ses propres armes.