Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
L’armée birmane démobilise au compte-gouttes. Quelques dizaines de mineurs, plusieurs fois dans l’année. En mars dernier un autre groupe de 46 enfants a été renud à la vie civile. Au total, environ 800 enfants sont sortis des casernes depuis 2012. La plupart ont été libérés sous le précédent gouvernement réformateur, celui des anciens militaires. Mais ces huit cents enfants ne représentent pas une proportion importante de la totalité des mineurs enrôlés dans les forces armées de Birmanie. Il y en a plusieurs milliers et surtout, les Nations unies rappellent que ces recrutements forcés se poursuivent.
Malgré la relance du processus de paix en Birmanie sous le nouveau gouvernement d’Aung San Suu Kyi, les conflits ethniques n’ont pas cessé. Ils redoublent même au nord et au nord-est du pays. D’après de nombreux civils de ces régions, l’armée birmane ainsi que les groupes insurgés ont besoin de renforcer leurs bataillons. Ils enlèvent donc des hommes dans les villages, parfois des enfants, qu’ils utilisent ensuite comme porteurs pour ravitailler les troupes sur le terrain, ou comme démineurs…
Depuis la fin de la dictature militaire il y a cinq ans, les familles osent de plus en plus entreprendre des démarches, auprès de l’armée birmane et du Bureau international du travail, pour localiser ces enfants-soldats et réclamer leur démobilisation.
→ à (re)lire: La Birmanie entre dans une nouvelle ère avec son nouveau gouvernement