« Plus de trente policiers en civil ont bouclé la rue, défoncé la porte de notre domicile et emmené notre frère, sans produire le moindre mandat et sans donner la moindre raison », affirmait ce mardi 23 août un membre de la famille d’Abdullahil Amaan Azmi.
Cet ancien général de l’armée bangladaise est le fils de Ghulam Azam, le chef du plus important parti islamiste du pays, le Jamaat-e-islami. Il avait été condamné en 2013 à 90 ans de prison pour des crimes de guerre commis en 1971, lorsque le Bangladesh avait pris - dans le sang - son indépendance du Pakistan.
Une stratégie de la peur ?
Depuis plusieurs années, Dhaka a mis en place un tribunal spécial, non reconnu à l’international, pour juger des crimes commis pendant cette période. Il a déjà condamné à mort plusieurs dirigeants du Jamaat-e-islami et du BNP, le principal parti d’opposition du pays.
Cette disparition du fils de Ghulam Azam intervient alors qu’un dirigeant de la Jamaat-e-islami, qui a fait appel de sa condamnation à mort, attend le verdict de la Cour suprême. Son fils a lui aussi été enlevé au début du mois. Certains Bangladais estiment que la police tente par ce moyen d’instiller la peur pour éviter des manifestations de masse des partisans de la Jamaat-e-Islami, si un autre de leurs chefs est exécuté.