Jeudi 7 juillet, des islamistes présumés armés de bombes et de machettes ont tué trois personnes lors d'un rassemblement de fidèles célébrant la fin du ramadan. Quelques jours avant, 20 otages, dont 18 étrangers, avaient été massacrés dans un restaurant d'un quartier huppé de Dacca, attaque revendiquée par l'organisation Etat islamique (EI). Deux policiers avaient également trouvé la mort.
Parmi les jihadistes figuraient, selon la police, des jeunes gens ayant bénéficié d'une solide éducation et qui provenaient de familles aisées, loin d'un stéréotype dépassé du volontaire issu d'un milieu pauvre et radicalisé dans une madrasa (école coranique). Le ministre bangladais de l'Education Nurul Islam Nahid a expliqué à la presse que l'encadrement des établissements scolaires devait s'efforcer de traquer les élèves manquants.
Pour Asif Nazrul, professeur et responsable du département de sciences politiques à l'université de Dacca, cette mesure de contrôle s'avèrera très difficile à appliquer. « Nous avons près de 500 000 étudiants dans les différentes universités et instituts du pays et notre système de gestion et de contrôle des données est très mauvais. Donc cela sera très difficile pour le gouvernement de mettre ce système en place. De plus, au Bangladesh, il y a des nombreux enlèvements et beaucoup de harcèlement de la part de la police. Le gouvernement est également intolérant envers les membres de l'opposition politique ou associative. Donc les personnes ordinaires vont être très réticentes à informer la police sur la disparition de leur enfant. Ce genre d'appel du gouvernement risque donc de ne pas marcher, car les habitants vont craindre que s'ils informent les universités ou la police, cela leur vaudra encore plus de harcèlement. »