Visite sous haute tension du numéro 3 chinois à Hong Kong

Un an et demi après la « révolution des parapluies », le président du Parlement chinois entame une visite sous haute tension à Hong Kong. Par ailleurs en charge des affaires hongkongaises, Zhang Dejiang est à la tête de la plus importante délégation chinoise, arrivée mardi 17 mai dans l'ancienne colonie britannique. L'objectif de ce déplacement est d'apaiser les relations tendues entre le pouvoir central et la région administrative spéciale qui jouit d'un statut particulier depuis sa rétrocession à Pékin, en 1997. D'importantes mesures de sécurité ont été prises afin d'éviter tout débordement.

Avec notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy

Après les désordres du « mouvement des parapluies », qui ont duré soixante-dix-neuf jours en 2014, il s’agit pour le gouvernement de Hong Kong de faire bonne figure devant cet émissaire chinois de haut rang, qui aurait été envoyé par Pékin autant en mission d’inspection qu’en mission d’apaisement.

Du coup, la ville a été officiellement placée sous son plus haut degré de sécurité avec des mesures dites « anti-terroristes », la police affirmant que les militants étaient devenus plus violents. Six mille policiers ont été sollicités pour l’opération. Toute la zone des immeubles du gouvernement dans Wan Chai a été encerclée d’énormes barricades en plastique. Et plusieurs grands axes de circulation sont coupés, même les pavés des trottoirs ont été scellés afin d’éviter, en cas d’émeutes, qu'ils puissent servir de projectiles.

Mardi 17 mai, quelques membres du nouveau parti politique Demosisto se sont fait brutalement plaquer au sol alors qu’ils tentaient de s’approcher du Parlement. « Nous voulions juste détruire l’image parfaite et fabriquée de paix et de prospérité afin de dire au reste du monde que les gens de Hong Kong essaient encore de lutter pour la démocratie », a déclaré Nathan Law, le président du nouveau parti.

Plus d’une douzaine d’organisations ont demandé des permissions de manifester mais seules quatre en ont obtenues. Deux ont été attribuées à des organisations pro-Pékin. Ce qui est certain, c’est que le mécontentement des Hongkongais à l’égard de son gouvernement local et de Pékin est, lui aussi, à son plus haut niveau. 

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