Ce sera bientôt « Le cercle des libraires réapparus ». Après les lettres supposées écrites par Lee Bo, 65 ans, dans lesquelles ce Hongkongais qui a la nationalité britannique affirmait s’être rendu volontairement en Chine continentale, cette fois c’est son épouse, Sophie Choi, qui vient fournir des preuves de vie.
Selon la police de Hong Kong, cette dernière a pu rencontrer brièvement son mari dans l’après-midi du 23 janvier dernier, dans un hôtel du continent. Elle l’aurait trouvé « en bonne santé et avait le moral ». M. Bo « collabore à une enquête en tant que témoin », a ajouté le porte-parole de la police, sans livrer plus de détails.
Comme quatre autres personnes travaillant pour la maison d’édition Mighty Current, spécialisée dans des ouvrages critiques vis-à-vis de Pékin - des livres bien sûr interdits en Chine continentale -, Lee Bo a disparu il y a un mois alors qu’il se trouvait à Hong Kong. D’où les rumeurs d’enlèvement sur les réseaux sociaux. Les hommes de la sécurité publique en Chine n’ayant pas le droit théoriquement d’intervenir dans la région semi-autonome au nom du principe « un pays deux systèmes ».
Depuis, les libraires « disparus » font peu à peu leur réapparition via des courriers, ou même des confessions parfois filmées, comme cette sidérante vidéo diffusée par la télévision centrale de Chine, il y a une semaine. On voyait l’un des disparus « enlevés » en Thaïlande, raconter qu’il était venu de son plein gré répondre à la justice chinoise pour un obscur accident de voiture survenu il y a onze ans.