Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Neuf opposants à la junte se tiennent debout, ne prononçant pas un mot et portant des T-shirts : « Nous sommes des citoyens, pas des soldats. » Ils sont sur la place du monument de la Victoire, dans le nord de Bangkok. Des dizaines de policiers les entourent.
Rapidement, ils emmènent les manifestants de force dans des camionnettes. Une autre opposante, Natacha Pongsamboon, explique les raisons de la manifestation : « Huit de nos amis ont été emmenés par les militaires ce matin et nous ne savons pas où ils sont. Nous manifestons de manière pacifique pour demander où ils ont été emmenés. Ces arrestations sont liées au référendum prévu cet été sur le projet de Constitution car plusieurs de nos amis du nord-est du pays mis en détention secrète ce matin avaient réalisé une page Facebook qui critiquait le contenu de la Constitution. »
Juste après l’interview, Natacha Pongsamboon est elle-même emmenée par la police. En tout, une petite vingtaine d’arrestations a lieu. Les généraux au pouvoir sont nerveux. Ils craignent que les Thaïlandais rejettent le projet lors du référendum du 7 août prochain. Ce projet vise à instaurer une démocratie guidée où l’Assemblée des députés élus et le gouvernement seront sous le contrôle des militaires. Un rejet par la population décrédibiliserait sérieusement la junte.