Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
C’est une condamnation politique, estime l’association Human Rights Watch, une condamnation politique dans un pays dirigé par des forces pro-démocratiques. A la sortie de l’audience, U Gambira - également connu sous le nom de Nyi Nyi Lwin - a lui-même dénoncé un système judiciaire « paralysé » en Birmanie.
Il a indiqué qu’il ne ferait pas appel puisqu’il n’a plus confiance en la justice de son pays. Pas de second procès donc, même si les charges ont été fabriquées « de toutes pièces » d’après l’association d’assistance aux prisonniers politiques birmans.
Cette condamnation vient rappeler la difficulté à laquelle est confronté le nouveau gouvernement birman sur la question des prisonniers politiques. Arrivées aux affaires il y a un mois, Aung San Suu Kyi et son équipe ont fait de ce dossier leur première priorité. Elles ont déjà libéré plus de deux cents militants en procès et détenus de conscience. Mais il en reste autant...
Deux ONG spécialisées dans les questions judiciaires indiquent que les juges birmans sont mal formés, qu’ils manquent d’indépendance, et qu’ils détournent les lois pour alourdir les condamnations. Human Rights Watch appelle donc le tout nouveau président birman à gracier immédiatement U Gambira.