S’agit-il d’un nouveau « procès de Pékin », comme on avait autrefois les « procès de Moscou » ? Pour Chris Smith, le président de la commission chargée de la Chine au Congrès Américain, aucun doute : ce procès n’est « rien de plus que politique, dit-il, [le pouvoir chinois, ndlr] montre les muscles en ciblant ceux qui ont osé se lever pour la liberté et la démocratie ».
Cet avis n’est évidemment pas celui de l’exécutif à Hong Kong qui parle d’ingérence dans les affaires locales et rappelle les chefs d’accusations. Joshua Wong, Alex Chow et Nathan Law sont accusés d’avoir participé à un rassemblement illégal une semaine avant le début du mouvement de désobéissance civile qui a agité le cœur de Hong Kong pendant près d’un an, et rebaptisé « révolution des parapluies », quand les images de citoyens tentant de se protéger des tirs de grenades lacrymogènes derrière des ombrelles envahiront les réseaux sociaux. Nous sommes alors le 26 septembre 2014, des milliers d’élèves du secondaire et des universités décident de boycotter les cours et manifestent devant le siège du gouvernement.
Jusqu’à deux ans de prison
La nuit suivante, 200 d’entre eux tenteront de rompre le cordon policier et de s’approcher davantage des institutions. Les trois leaders étudiants plaident non coupables, ils sont aujourd’hui accusés d’avoir incité les autres à se joindre à ce mouvement qualifié d’illégal.
Leur procès devrait durer une semaine, ils risquent jusqu’à deux ans de prison. Dans un contexte tendu, plus d’un an et demi après les faits, Hong Kong reste profondément divisée autour de son avenir. Ce lundi 29 février, un militant étudiant a été élu dans une élection locale, sur un programme visant à obtenir d’avantage d’indépendance vis-à-vis de Pékin.
Des libraires critiques envers Pékin confessent leurs torts
De nombreux Hongkongais s’inquiètent d’une mainmise de plus en plus grande de Pékin sur la région semi-autonome.
A ce propos, quatre employés d’une maison d’édition hongkongaise connue pour ses titres critiques envers Pékin viennent de reconnaître leurs torts supposés. Ces confessions publiques ont été diffusées ce lundi via la télévision centrale de Chine ; les quatre libraires, actuellement dans les mains des autorités chinoises, affirment avoir fait passer illégalement des livres en Chine.
Les défenseurs des droits à Hong Kong accusent Pékin d’avoir fait arrêter les libraires pour les faire taire et intimider les militants pro-démocratie.