Dans son essai, Fu Zhibin dénonce le contrôle idéologique qu’exerce le parti dans son pays. « Fu Zhibin est un auteur qui a eu un parcours très riche, explique à RFI Marie Holzman, spécialiste de la Chine. C’est quelqu’un qui s’est intéressé aux divers aspects de la société contemporaine chinoise et je dirais à ses bizarreries. Il a notamment écrit un essai sur le fait que les Chinois [tombent] dans le panneau de tous les charlatans qu’ils rencontrent, aussi bien des médecins vendeurs de poudre de perlimpinpin ou des pratiques de gymnastique bizarroïdes.
« gestion d’une entreprise illégale »
C’est aussi quelqu’un qui a réalisé un certain nombre de films et de documentaires, et enfin il a écrit ce livre sur un sujet qui est tout à fait tabou en Chine, notamment les techniques de lavage du cerveau. Il dénonce les techniques utilisées par le pouvoir pour transformer une réalité à 45 degrés. On utilise la vérité et puis on la transforme un petit peu et on modifie le message ».
Le livre, édité à Taïwan, a été proposé à la vente sur internet, ce qui lui vaut une condamnation pour « gestion d’une entreprise illégale ». Un crime normalement passible d’une amende et non d’une peine de prison. « La condamnation pour gestion d’une entreprise illégale est une méthode classique qu’utilise le gouvernement chinois comme prétexte pour arrêter les intellectuels et souvent d’ailleurs des avocats défenseurs des droits civiques » précise Marie Holzman.