Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
«Gao Yu a été libérée, sa famille a pu l'accueillir à sa sortie de prison», a confirmé son avocat Mo Shaoping à RFI. Peu avant, l'agence d'Etat Chine Nouvelle avait annoncé la libération temporaire de la célèbre journaliste chinoise.
Celle-ci pourra donc purger sa peine chez elle à Pékin, mais sera placée en résidence surveillée. «Ce qui n'est pas la même chose que d'être libre», souligne son avocat qui a été lui-même pris de surprise par cette nouvelle, publiée quelques heures seulement après qu'un tribunal de la capitale a réduit la peine de Gao Yu de sept à cinq ans de prison.
Le dossier sensible du «Document numéro 9»
Âgée de 71 ans, la journaliste souffre de problèmes cardiaques depuis son incarcération en avril 2014. Elle pourra désormais recevoir un traitement médical. Mais dès que sa santé s'améliorera, elle risque de retourner en prison.
Gao Yu a été condamnée pour avoir divulgué des secrets d'Etat en transmettant des documents confidentiels à un média étranger. Il pourrait s'agir du fameux «Document numéro 9», une note interne du Parti communiste qui appelait à lancer une offensive idéologique contre les sympathisants des droits de l'homme et de la démocratie. Cette affaire est très sensible pour le pouvoir qui ne semble pas prêt à accorder la grâce à cette femme qui n'a jamais eu peur de critiquer les autorités.