Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Geng Zhisheng, l’épouse du célèbre avocat, n’attend rien des discussions entre Barack Obama et Xi Jinping. « Ils devraient donner la priorité au sujet des droits de l’homme, mais je ne crois pas qu’ils ont la volonté de le faire », estime-t-elle.
Réfugiée aux Etats-Unis avec ses enfants depuis 2009, elle a décliné l’invitation à participer, ensemble avec d’autres proches de dissidents, à une rencontre avec le secrétaire d’Etat John Kerry. Un refus qui jette une lumière peu flatteuse sur le soutien de l’administration américaine pour les militants des droits de l’homme persécutés par un pouvoir chinois de plus en plus répressif.
Dans sa première interview depuis cinq ans, Gao Zhisheng vient de révéler quel traitement ses geôliers lui ont réservé avant de le relâcher en été 2014 : l’isolement dans une cellule sans fenêtre ni aération pendant trois ans et la torture à la matraque électrique. Mais pour Gao Zhisheng, il est hors de question de quitter son pays pour rejoindre sa famille aux Etats-Unis. L’avocat a choisi de défier le pouvoir: « Chaque fois que nous émergeons de la prison vivant, dit-il, c’est une défaite pour nos adversaires. »