Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
« Un passeport, deux systèmes », c'est le titre du rapport publié par Human Rights Watch le 13 juillet. Selon les auteurs de cette enquête, les Han, l'ethnie majoritaire en Chine, obtiennent leurs documents de voyage par la voie rapide, en 15 jours. En revanche, pour les Tibétains ou encore les Ouïghours, la même démarche peut prendre cinq ans et se termine souvent par un refus pur et simple des autorités d'accorder le précieux sésame.
Les Tibétains et les Ouïghours discriminés
« C'est un système discriminatoire. 10% de la population chinoise sont obligés d'utiliser l'ancienne voie beaucoup plus bureaucratique et compliquée pour obtenir un passeport. Comme par hasard, ces 10% vivent dans les régions peuplées par les minorités religieuses comme les Tibétains ou encore les musulmans, rapporte Maya Wang de l'ONG Human Rights Watch. Contrairement aux populations Han, il est quasiment impossible par exemple pour des Tibétains d'obtenir un passeport, depuis 2012. »
La situation est identique pour les musulmans du Xinjiang : des centaines d'Ouïghours, sans documents de voyage, ont été arrêtés l'année dernière à la frontière avec la Thaïlande. La semaine dernière, le cas de 109 Ouïghours, considérés comme illégaux et expulsés par les autorités thaïlandaises, a été vivement critiqué par des défenseurs des droits de l'homme.