Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
S’agit-il d’une campagne planifiée pour museler la société civile ? Le nombre d’avocats et de défenseurs des droits de l’homme qui ont été arrêtés ou dont on est sans nouvelle prête à le croire. Une cinquantaine de personnes ont disparu ou ont vu leur liberté de mouvement entravée ces deux derniers jours, une opération policière menée à travers tout le pays, selon l'ONG Amnesty International.
L’arrestation la plus spectaculaire s’est déroulée vendredi matin dans un hôtel de Pékin. Des forces de l’ordre ont interpellé l’avocat Zhou Shifen en le traînant dehors, la tête couverte. Cette arrestation intervenait tout juste quelques heures après la libération de sa cliente Zhang Miao. La jeune femme, assistante chinoise du magazine allemand Die Zeit, avait passé neuf mois en prison pour avoir publié sur les réseaux sociaux des photos des manifestations prodémocratie à Hongkong.
Sous la présidence de Xi Jinping, la répression s’est nettement durcie. Avocats, journalistes, militants associatifs ou simples blogueurs, toute voix critique est visée par les autorités.