Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Aung San Suu Kyi est en position de force, elle pense avoir la majorité au Parlement, alors, elle veut engager le dialogue, un dialogue qu’elle n’avait pas pu réussi à instaurer avant les élections. L'opposante de la LND a écrit au président birman, au président du Parlement ainsi qu’au commandant en chef des forces armées. Elle veut les rencontrer afin d’évoquer la façon dont la volonté du peuple sera prise en compte par ces hommes actuellement aux responsabilités.
En d’autres termes, elle veut parler de transfert de pouvoir, un transfert qu’elle souhaite « pacifique » pour former un gouvernement de « réconciliation nationale ». Avant le scrutin, Aung San Suu Kyi avait essayé à maintes reprises de rencontrer le chef de l’armée. Il n’avait jamais donné suite.
Les « félicitations » de l'armée
Quels que soient les résultats définitifs de l’élection de dimanche, l’armée jouera toujours un rôle prépondérant sur la scène politique birmane. Les militaires ont le droit de veto pour toute révision constitutionnelle. Le chef de l’armée a la main sur les ministères les plus importants. c’est lui, et non pas le pouvoir politique qui choisit les ministres de la Défense, de l’Intérieur, et des Affaires frontalières.
Ce mercredi 11 novembre cependant, le gouvernement sortant en Birmanie a promis de « transférer le pouvoir pacifiquement » si la victoire de l'opposante Aung San Suu Kyi et de son parti LND aux élections de dimanche se confirmait. « En tant que gouvernement, nous nous soumettrons au choix des électeurs », a annoncé le ministre de l'Information Ye Htut dans un communiqué officiel. « La LND l'a emporté dans de nombreux endroits, félicitations pour cela », ajoute ce document.