Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
La majorité, Aung San Suu Kyi en rêvait. L'objectif semble à portée de main après les élections législatives de dimanche. Le quart des sièges du Parlement sont réservés, d'office, aux militaires en uniforme. Malgré cette contrainte, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) estime qu'elle devrait contrôler l'institution. Une majorité qui pourrait lui permettre de nommer deux vice-présidents. Peut-être d'accéder à la présidence l'an prochain, en février ou en mars, puis de former un gouvernement.
Aung San Suu Kyi ne pourra pas être élue présidente. La Constitution l'en empêche. La fonction suprême n'est pas ouverte à ceux qui ont des parents étrangers. Les deux fils d'Aung San Suu Kyi sont britanniques.
Le poids de l'armée
Quels que soient les résultats, l'armée jouera toujours un rôle prépondérant. Les militaires ont le droit de veto pour toute révision constitutionnelle. Le chef de l'armée a la main sur les ministères les plus importants. C'est lui, et non pas le pouvoir politique, qui choisit les ministres de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires frontalières.
Le parti d'Aung San Suu Kyi devra donc coopérer avec l'armée dans les nouvelles institutions. Aung San Suu Kyi a toujours dit qu'elle était prête à dialoguer avec les militaires.