Frappes américaines sur Kunduz: Washington reconstruira l'hôpital

Après le bombardement par la mission de l’OTAN de l’hôpital Médecins sans frontières à Kunduz en Afghanistan il y a une semaine, les Etats-Unis annoncent que les victimes du « dommage collatéral » seront indemnisées.

Vingt-deux morts, c’est le bilan de la « bavure » de l’armée américaine la semaine dernière à Kunduz. Bilan qui pourrait encore s’alourdir selon Médecins sans frontières puisque 24 de ses employés et 9 patients manquent encore à l’appel.

Après des excuses tardives, puisque Barack Obama a joint la présidente de MSF, Joanne Liu, pour « présenter des condoléances » mercredi, soit 4 jours après le drame, le Pentagone a promis samedi d’indemniser les victimes de l’accident. L'armée américaine « va travailler avec ceux qui ont été touchés » par cette frappe aérienne « pour déterminer les paiements appropriés », a précisé le porte-parole du ministère américain de la Défense, Peter Cook, dans un communiqué.

« Le département de la Défense pense que c'est important de traiter les conséquences de ce tragique incident », écrit-il. « Une des mesures que le département peut prendre est de verser des indemnités aux civils blessés et aux familles des civils tués dans ces opérations militaires américaines. » Washington a également annoncé qu’elle financerait les réparations de l’hôpital détruit.

MSF demande une enquête indépendante

En attendant, MSF continue de réclamer une enquête indépendante sur ce qu’elle qualifie de « crime de guerre », soulignant qu’elle avait dûment signalé la localisation de l’hôpital a toutes les parties présentes sur place. L’ONG affirme ne faire confiance ni à l’instruction menée par les Etats-Unis, ni à celles diligentées par l’OTAN et Kaboul, qu’elle juge parties prenantes. Washington a en effet affirmé lundi que les frappes correspondaient à une commande de l’armée afghane contre les talibans.

De leur côté, l'OTAN et le général John Campbell, le général américain qui commande la mission de l'organisation dans le pays, ont réitéré leurs promesses d'une enquête interne « transparente » sur ce qui s'est passé. Le général Campbell a répété devant une commission du Congrès américain que les forces américaines « ne prenaient pas pour cible » les hôpitaux, même si des ennemis - en l'occurrence des talibans - sont soignés à l'intérieur.

Partager :