Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Les explications américaines arrivent au compte-gouttes, mais le ministre de la Défense Ashton Carter a présenté ses « profonds regrets pour les vies innocentes perdues dans cet événement tragique ».
Des regrets, mais pas d’excuses de la part du Pentagone. En revanche, l’armée américaine assume désormais l’entière responsabilité du bombardement par erreur d'un hôpital de Médecins sans frontières (MSF) à Kunduz, en Afghanistan, qui a causé la mort de 22 personnes. Même si c’est à la demande des troupes afghanes en difficulté que le raid est intervenu.
Le général Campbell, officier américain à la tête des troupes de l’OTAN en Afghanistan, était auditionné mardi par le Congrès. « La décision de lancer un raid aérien est une décision américaine, prise par la chaîne de commandement américaine, a-t-il reconnu. Un hôpital a été touché par erreur. Nous ne prendrions jamais pour cible des installations médicales protégées. »
L’armée américaine est donc responsable et les avions ont été guidés par des forces spéciales au sol. L’officier qui a désigné la cible savait-il ou non qu’il envoyait les avions vers l’hôpital de MSF ? C’est ce que l’enquête devra déterminer.
Le général Campbell, en attendant la fin de la procédure, a demandé une revue complète des règles d’engagement. Preuve de l’embarras du Pentagone face à ce qui est devenu ici une affaire d’Etat.