Avec notre correspondance à Washington, Anne Marie Capomaccio
« Le 3 octobre, les forces afghanes étaient sous le feu ennemi, elles ont appelé à l'aide les forces américaines. Un raid aérien a été lancé pour éliminer la menace des talibans, et des civils ont été tués par accident. Cette version diffère des explications précédentes, indiquant que des forces américaines étaient menacées et que le raid a été lancé pour venir à leur secours. »
Le général Campbell était visiblement mal à l'aise, lors de cette courte conférence de presse improvisée au Pentagone. L'officier américain, à la tête des forces de l'Otan en Afghanistan, revient donc sur les premières explications. Il est formel, les instructeurs américains sur le terrain n'étaient pas menacés, et la stratégie reste la même : soutenir les forces afghanes. C'est à leur demande que le raid meurtrier a été mené.
Les condoléances présentées à plusieurs reprises par le général Campbell n'apportent pas plus d'explications à la question posée par Médecins sans Frontières, et relayée par les journalistes : pourquoi le raid a-t-il continué alors que MSF a alerté le commandement ? Il faudra attendre le résultat de l'enquête diligentée par l'armée, et confiée à un officier américain sur place. Le général Campbell promet toute la transparence sur cette affaire. « Si des erreurs ont été commises, nous le reconnaitrons », affirme l'officier, reprenant le communiqué de la Maison Blanche.
Ce lundi soir, MSF fustige le discours américain sur le bombardement. « Leur description de l'attaque ne cesse de changer », réagit le directeur général dans un communiqué. Il y a désormais selon lui une « tentative de faire retomber la responsabilité sur le gouvernement afghan ». L'ONG réclame à nouveau aujourd'hui une enquête « transparente et indépendante » en insistant sur la responsabilité des Etats-Unis.
RFI