Avec notre correspondant à Séoul,Frédéric Ojardias
La Corée du Nord n'est pas un pays très rock'n'roll. Le groupe slovène Laibach l'a même qualifié « d'Etat-garnison reclus, connu pour ses marches militaires, ses spectacles de masse et ses hymnes au Grand Leader ». Et c'est exactement ce qui fascine ces musiciens provocateurs. Laibach se plaît à utiliser de façon subversive dans ses clips une imagerie totalitaire et fasciste, mais les Nord-Coréens ne comprennent pas le second degré.
Avant de partir pour Pyongyang, le groupe a sorti une reprise d'une chanson de propagande nord-coréenne : « Nous irons au Mt. Paektu », nom d'une montagne sacrée pour le régime et prétendu lieu de la naissance de son ancien dirigeant Kim Jong-il.
Ces deux concerts donnés à Pyongyang à l’occasion du 70e anniversaire de la libération de la Corée de l'occupation coloniale japonaise ne manqueront pas de déconcerter leurs spectateurs. Et de nombreux analystes estiment qu'il faudrait justement beaucoup plus d'échanges culturels de ce type pour multiplier les contacts entre les Nord-Coréens et le monde extérieur.