Népal: 100 jours après le séisme, la mousson menace le pays

Cela fait 100 jours qu’un terrible séisme a touché le Népal tuant plus de 8 800 personnes et balayant presque 600 000 maisons. Le début de la moisson vient aggraver la situation dans un pays qui peine à se relever.

Le 25 avril dernier, un séisme très violent – 7,9 sur l’échelle de Richter – a détruit une partie du Népal. 600 000 maisons ont été détruites et 8 800 personnes ont perdu la vie. Un second séisme le 12 mai, de 7,3 sur l’échelle de Richter a fait encore plus dégâts dans ce pays déjà particulièrement touché. « On peut considérer qu’il y a eu deux tremblements de terre. Un premier, puis un deuxième quinze jours plus tard. Il y a eu des répliques, mais il y a une des répliques suffisamment importantes pour être considérée même comme un tremblement de terre. Donc qui a fini d’achever ce qu’elle n’avait pas achevé lors du premier tremblement de terre », explique Joël Weiler, le responsable de la cellule d'urgence de Médecin du Monde.

Aujourd’hui, le pays fait face à de nouvelles difficultés climatiques. Le début de la mousson provoque des torrents d’eau sur des terres et des constructions détruites ou fragilisées, aboutissant régulièrement à des glissements de terrain. Le Népal comptait 36 décès le 30 juillet dernier, des suites de glissements de terrain.

Ces nouvelles détériorations et les pluies torrentielles créent de nombreuses difficultés pour les humanitaires sur le terrain. « On est dans une situation sanitaire qui est assez compliquée. 90% des structures sanitaires sur les zones où on intervient sont tombées avec les deux tremblements de terre. S’ajoutent maintenant les problèmes de la mousson qui font courir d’autres risques épidémiologiques puisqu’il n’y a plus de structures sanitaires, mais aussi très peu de structures d’hygiène, commente Joël Weiler. La situation est presque d’un point de vue sanitaire pire maintenant qu’il y a 100 jours. Les gens n’ont pas accès à de l’eau propre, les eaux usées sont mélangées aux eaux propres, donc il y a pas mal de problèmes diarrhéiques, même des diarrhées sanglantes parce que le problème n’est pas que sanitaire. »

Reconstruire

La priorité pour l’organisation est « l’accès à de l’eau, de la nourriture dans une zone qui est logistiquement très compliquée qu’est l’Himalaya. » L’Organisation mondiale de la Santé met elle aussi en avant les difficultés d’acheminements d’aides sur le terrain notamment dans les villages de montagne.

Si le Népal tente d’anticiper une crise sanitaire, l’économie elle est touchée de plein fouet. Les prévisions de croissances ont été revues à 3%, son taux le plus bas depuis huit ans. Dans les domaines de l’agriculture et le tourisme, les perspectives sont sombres. Une partie des récoltes ont été détruites et les avalanches dans l’Everest et la région du Langtang sont inaccessibles aux touristes qui viennent habituellement nombreux pour faire du trek.

Le pays évalue ses besoins pour la reconstruction à 6,7 milliards de dollars. Les donateurs internationaux ont fait des promesses à hauteur de 4,4 milliards de dollars. Mais l’organisation pour la reconstruction est compliquée. Le gouvernement n’a pas présenté son projet précis de reconstruction, le nouvel organisme public censé gérer les fonds n’a pas encore été créé. Les rescapés qui ont perdu leur logement n’ont touché que 150 dollars d’aide sur les 2 000 prévus. Point positif, les transferts d’argent des Népalais installés à l’étranger ont progressé de 11,2% selon la banque centrale

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