Cela fait 25 ans que le parti d'Aung San Suu Kyi, n’a pas pris part à une élection nationale. En 2012, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) avait remporté triomphalement des législatives partielles, qui avaient marqué son entrée symbolique au Parlement, avec à sa tête, la lauréate du prix Nobel de la paix 1991.
Après avoir fait planer la menace d’un boycott, Aung San Suu Kyi a finalement décidé de se lancer dans la bataille, la semaine dernière. L'opposante birmane a assuré qu’en cas de victoire, elle allait amender la Constitution, ce qui pourrait lui permettre théoriquement d’accéder à la présidence, mais le gouvernement en a d’ores et déjà rejeté le principe. La loi fondamentale héritée de l'époque de la junte empêche Aung San Suu Kyi de se présenter, du fait de son mariage avec un étranger.
Ce scrutin est perçu comme un test pour la transition démocratique amorcée depuis l'autodissolution du régime militaire en 2011. Mais, à quatre mois de l’échéance, les inquiétudes se multiplient. La LND a relevé de nombreuses erreurs dans la numérisation des listes électorales. Pour tenter de les corriger, ses militants font du porte à porte. Aung San Suu Kyi s’y est mise elle aussi à Rangoun, ou elle relève des marges d'erreurs « terribles », de 30 à 80%.