Birmanie: les réformes démocratiques butent sur le pouvoir de l’armée

C’est un nouveau coup de frein au processus de changement politique en Birmanie. Le Parlement birman a voté ce jeudi contre plusieurs amendements constitutionnels destinés à ouvrir la fonction présidentielle et à limiter le rôle de l'armée au Parlement. Mais l’armée ne compte pas se laisser déposséder de ses prérogatives.

Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre.

Le pouvoir des anciens militaires a entrepris il y a quatre ans desréformes démocratiques. Mais il ne veut surtout pas lâcher la main sur ce qu'il considère essentiel, à savoir le contrôle du pouvoir.

Les militaires auront toujours le droit de veto au Parlement birman. 388 députés ont souhaité le leur retirer. Un chiffre élevé, c'est une surprise. Mais ces 388 voix ne sont pas suffisantes pour avaliser l'amendement. Les militaires occuperont donc toujours 1/4 des sièges de l'Assemblée, et il faudra toujours 3/4 des votes pour réformer la Constitution. Autrement dit, l'armée pourra toujours s'opposer aux propositions de révision.

Un texte-clé qui garantit des privilèges

Les militaires gardent par conséquent la main sur la Constitution. Un texte-clé qui leur garantit des privilèges. La Constitution rend légal le coup d'Etat militaire. Elle permet à l'institution d'administrer directement des territoires. Elle lui donne un accès facile aux ressources naturelles.

Les militaires se sont également opposés à la modification d'un article qui empêche la députée d'opposition Aung San Suu Kyi de devenir présidente. L'opposition avait pourtant déployé de nombreux efforts pour amender la Constitution ces derniers mois et limiter le rôle des militaires sur la scène politique. Le parti d'Aung San Suu Kyi avait lancé une pétition nationale et recueilli cinq millions de signatures pour modifier le texte.

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