Corée du Nord: lourdes condamnations pour deux «espions» sud-coréens

Voilà qui ne devrait pas arranger les relations entre les deux Corées. La justice nord-coréenne vient de condamner deux Sud-Coréens pour espionnage. Les deux hommes ont été condamnés aux travaux forcés à perpétuité malgré les appels répétés de Séoul pour qu’ils soient libérés.

L’annonce a été relayée sur radio Pyongyang ce mardi 24 juin, mais cela fait des mois maintenant que le sort des deux Sud-Coréens semble fixé. « Kim et Choe ont été condamnés au camp de travail à perpétuité pour espionnage ». La Cour suprême nord-coréenne ne fait ici que confirmer ce que répète Pyongyang depuis leur arrestation, à savoir que les deux hommes seraient des espions au service, l’un des Etats-Unis, l’autre de la Corée du Sud. Des accusations jugées « sans fondement » par le ministère de la Réunification à Séoul, qui a exprimé ses « vifs » regrets après cette décision. Elles vont, selon la Corée du Sud, « à l’encontre des pratiques du droit international et de l’esprit des droits de l’homme et de l’humanité ».

Début juin, des photos des deux suspects ont été diffusées lors d’une conférence de presse, ainsi que des documents relatifs à leur matériel d’espionnage. Un journaliste de CNN a également pu les interviewer. Les deux hommes, qualifiés de « terroristes haineux » par l’agence officielle KCNA, étaient alors encadrés par des agents nord-coréens. Tous deux ont livré des confessions similaires.

Nucléaire et religion

Choe Gun-gil est accusé d’avoir recruté des Nord-Coréens pour collecter des échantillons de sol autour du complexe nucléaire de Yongbyon. Le pasteur Kim Kuk-gi était lui, selon le groupe des églises presbytériennes de Corée du Sud, en mission à Dandong dans le nord-est de la Chine où il était chargé d’envoyer aux Nord-Coréens des machines nécessaires à la confection de nouille et de pâtés de soja.

Mais pour Pyongyang, le pasteur faisait surtout de la « propagande religieuse » depuis une église illégale à la frontière. Ont-ils été arrêtés en Chine ou en Corée du Nord ? Le message envoyé par Pyongyang, est en tous cas on ne peut plus clair : tous ceux qui feront du prosélytisme à la frontière nord-coréenne risquent désormais les travaux forcés.

→ À (RE)LIRE : Arrestation d'un espion sud-coréen en Corée du Nord accusé de complot contre le régime

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