Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
L’espion était muni d’une Bible, selon la Corée du Nord. Celle-ci accuse un Sud-Coréen de s’être infiltré jusqu’à Pyongyang en se faisant passer pour un ressortissant chinois, et d’avoir voulu y organiser un complot sous couvert de prosélytisme. Des accusations qui rappellent celles prononcées à l’encontre de Kenneth Bae, un pasteur américain détenu par le régime depuis plus d’un an.
Les services secrets sud-coréens ont de leur côté qualifié ces allégations de « ridicules ». Si les deux Corées ennemies continuent de s’espionner mutuellement depuis des décennies, les accusations publiques de ce type, concernant la capture d’un agent secret, sont devenues rares. Elles surviennent dans un contexte de regain de tensions. En septembre, Pyongyang a soudainement annulé une réunion de familles séparées par la frontière. Depuis, le dialogue Nord-Sud est rompu.
Ces allégations permettent aussi au régime nord-coréen d’entretenir en interne un climat de tensions et de paranoïa, et donc de justifier le contrôle intense auquel est soumise sa population.