Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Il y a eu un moment de flottement dans le public du stade Ryugong : alors que l’hymne de l’ennemi sudiste commençait à retentir et que son drapeau était hissé, les spectateurs nord-coréens se sont poliment levés… puis se sont regardés les uns les autres, l’air perdu, ne sachant trop quelle contenance adopter.
La scène a fait la joie des télévisions sud-coréennes, car le symbole est historique. Le régime du Nord, qui ne reconnaît par la légitimité du Sud, a toujours refusé de laisser son voisin montrer ses symboles nationaux sur son territoire. Un refus obstiné qui avait obligé les deux Corées à jouer en 2008 un match de qualification de la Coupe du Monde en Chine, sur un terrain neutre.
Cette concession est un signe de plus de l’amélioration des liens Nord-Sud depuis cet été : les deux Corées ont décidé de restaurer leur téléphone rouge, de rouvrir un site industriel conjoint, et de reprendre les réunions de familles séparées par la frontière. L’annonce de la relance probable du réacteur nucléaire nord-coréen ne semble pas pour le moment affecter cette embellie.