Afghanistan: nouvel attentat contre la présence étrangère à Kaboul

Dans la capitale afghane, un attentat à l’entrée de l’aéroport international de Kaboul a fait trois morts ce matin, dont un membre britannique de la mission de la police européenne en Afghanistan, ainsi que dix-huit blessés. Après l’attaque d’une résidence hôtelière, c’est le second attentat visant des étrangers qu’ont revendiqué les talibans en quatre jours, alors que des combats se poursuivent par ailleurs entre les militaires afghans et les insurgés dans plusieurs provinces du pays.

Avec notre correspondant à Kaboul, Joël Bronner

Il était environ 9 h, heure locale, ce dimanche matin à Kaboul, lorsqu’un kamikaze en voiture a fait exploser sa charge à proximité de l’aéroport, au moment du passage d’un convoi de deux voitures de la police européenne, l’Eupol. Ces policiers ont pour mission de former leurs homologues afghans, un travail débuté il y a maintenant huit ans et dont l’action doit se poursuivre au moins jusqu’à la fin de l’année prochaine.

Après un début d’année relativement calme dans la capitale, comparé à un dernier trimestre 2014 marqué lui par de très nombreux attentats consécutifs à l’investiture du président Ashraf Ghani, Kaboul semble connaître à présent une nouvelle vague de violences. Notamment à l’encontre de cibles étrangères et ce alors que les talibans ont officiellement annoncé fin avril la reprise de la saison dite des combats. D’où des affrontements qui sont particulièrement violents depuis le mois dernier, dans la région de Kunduz, dans le nord du pays.

Il reste actuellement quelque 12 000 militaires internationaux à travers l’Afghanistan, dont la mission essentielle consiste à former les forces de sécurité afghanes. Mais les insurgés n’ont de cesse de répéter qu’ils ne déposeront pas les armes tant qu’il restera le moindre soldat étranger en Afghanistan.


Une mission forte de 400 experts

Lancée en 2007, Eupol n’intervient jamais dans les opérations, mais assure la formation, la réorganisation et la mise en œuvre des mécanismes anti-corruption internes aux ministères afghans de l’Intérieur et de la Justice. A l’Académie nationale de police, elle forme les formateurs.

Eupol-Afghanistan est forte d’environ 400 experts, dont les deux tiers sont des policiers et le reste des juristes, détachés par 27 pays, dont 23 de l’Union européenne. Hors de la capitale, Eupol dispose de bases à Herat et à Mazar-i-Sharif. Elle est actuellement dirigée par la diplomate finlandaise Pia Stjernvall.

Les collaborateurs d’Eupol-Afghanistan sont en train de réécrire le code pénal du pays, d’élaborer un système d’inspection et de sanctions interne au ministère de l’Intérieur, et de lancer un bureau du médiateur, ainsi qu’une direction générale des droits humains et du genre. Le mandat actuel d’Eupol-Afghanistan prendra fin le 31 décembre 2016.

Partager :