Avec notre correspondant à Kaboul, Joël Bronner
« Des opérations coordonnées seront planifiées et conduites mutuellement pour viser les sanctuaires terroristes le long de la frontière » entre l’Afghanistan et le Pakistan, a déclaré le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, à l’issue de sa visite à Kaboul au président Ashraf Ghani. Des mots qui viennent conforter le rapprochement diplomatique qui se dessine depuis quelques mois entre les deux pays voisins.
Le dirigeant du Pakistan était aussi accompagné du général Raheel Sharif, le chef de l’armée. Et étant donnée l’extrême influence des militaires sur la politique d’Islamabad, sa présence souligne, semble-t-il, le sérieux de cette démarche de rapprochement.
L’ex-président afghan Hamid Karzaï entretenait, lui, des relations tendues avec Islamabad, qu’il accusait régulièrement d’encourager le trouble dans son pays. Mais depuis, Ashraf Ghani l’a remplacé.
Ensuite, c’est l’attaque meurtrière de l’école de Peshawar en décembre dernier – où plus de 130 enfants pakistanais ont été tués – ainsi que le soutien de puissances comme la Chine et l’Arabie Saoudite à une pacification de la région, qui participent au réchauffement en cours entre les deux voisins.