Les témoignages des victimes recueillis dans le reportage de la chaîne publique australienne ABC font froid dans le dos. Des journées de travail pouvant atteindre 22 heures, interdiction de prendre une pause, d'aller aux toilettes ou de boire de l'eau. Les victimes font état aussi de harcèlement sexuel et de viol. Difficile de croire ce que ces jeunes européens ou asiatiques ont enduré dans les exploitations de fruits et de légumes ou dans les abattoirs australiens.
La liste des abus semble tout droit sortie d'un autre temps. Munis d'une caméra cachée, les journalistes ont découvert des pratiques proches de l'esclavage. Des milliers de migrants légaux munis d'un visa de travail en bonne et due forme seraient concernés. Ces jeunes racontent les cadences infernales, les salaires misérables, parfois moins de 4 dollars de l'heure, soit 4 fois moins que le tarif minimum, des hébergements indignes, dans des étables, à même le sol. Des milliers de personnes se retrouvent ainsi à la merci de gang mafieux qui les recrutent et les exploitent.
Toutes les enseignes de la grande distribution sont concernées par ces dérives. Des centaines de millions de dollars sont ainsi économisés au bénéfice de réseaux mafieux et au détriment de ces jeunes employés saisonniers vulnérables.
→ Slaving Away, le reportage d'ABC News